Trouver sa place.
Pas évident de débuter un article comme ça. Je n’ai jamais vraiment eu de problèmes pour parler de moi avec transparence, c’est d’ailleurs grâce à ça que je peux vivre de mon activité aujourd’hui. Cependant, pas simple de faire le tri dans 6 ans de pensées à ce sujet.
Plus que des informations brutes, je vais donc essayer de vous partager mon processus de réflexion concernant mon orientation professionnelle, mon vécu vis à vis de ce monde un peu particulier mais aussi les solutions que j’ai essayé et que je veux mettre en place pour m’en sortir face à ce monde professionnel dans lequel je ne m’identifie pas trop.
La principale difficulté va être de ne pas paraître décousu dans mon explication alors si jamais parfois c’est le cas, veuillez m’en excuser d’avance.
Mon parcours...succinctement
Cela fait un peu plus de 6 ans que j’ai eu mon diplôme, un master en ingénierie logicielle de Nancy. J’ai donc débuté ma carrière en tant que développeur Java 🍵 (il n’y avait pas d’emote café) dans un grand groupe. Par la suite, j’ai fait deux autres ESN, pour voir différents contextes et tailles d’entreprise.
J’ai vite compris que ce que j’aime dans la tech, c’est la culture qu’il peut avoir, la connaissance à en tirer et les gens qui composent l’écosystème mais j’ai aussi vite su que ça me plaisait pas du tout de coder.
Vu que j’ai très vite commencé à communiquer sur LinkedIn (après mes études) j’avais un réseau IT assez actif et utile et j’ai trouvé mon prochain poste que j’ai co-crée avec mon ancien patron selon leurs besoins et mes compétences / envies : Consultant Marketing & Formation. J’étais au four et au moulin, et j’ai aimé ça.
Puis, au bout de 2 ans et demi, licenciement économique, je touche le chômage et une entreprise me demande de l’aide pour l’aider à attirer plus de développeurs, je créé donc mon auto-entreprise, un peu par défaut.
Finalement, ça fait un an et demi que je suis freelance en tant que Consultant Stratégie Marketing & Commerce pour Décisionnaires IT et Freelances et Formateur en école…putain que c’est long comme titre.
Premier problème donc : c’est LONG de décrire ce que je fais, ce qui fait que je passe sûrement pour un connard prétentieux alors que ma première volonté, c’est d’utiliser tout ce que je sais faire donc faire beaucoup de choses…et ça ne plait pas vraiment au marché du travail et pour cause : contrairement à ce que je peux parfois penser, je ne peux pas tout faire !

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Entre les entreprises qui « sont une famille » mais qui cachent une faible rémunération ou des conditions de travail douteuses sous une couche de fausse bienveillance et les milliers de « leader de la transformation digitale« …
Comment s’y retrouver ?
Au début j’ai fait un annuaire du maximum de sociétés pour essayer de les comparer sur des faits stables…car au niveau de la communication et le fait de vendre leurs postes, c’est bien souvent la même chose.
Beaucoup de termes qui ne veulent plus rien dire, beaucoup de wording corporate pour paraître intelligent mais que très peu de réelle progression dans le positionnement marché ou dans l’attractivité des candidats, du moins dans le domaine où je navigue : l’IT.
Si on ajoute à ça le formalisme de la start-up nation qui se retrouve à faire comme les entreprises du Cac40 sauf que leur formalisme à eux, c’est Welcome To The Jungle (une proposition sympathique au demeurant…mais tout devient trop lisse et identique malheureusement), c’est à en perdre la tête et à se dire :
A quoi bon. C’est ça le monde pro?
C’est une phrase qui revient TELLEMENT souvent dans ma tête pour être honnête.

Je ne suis pas un profil atypique
C’est une des premières choses que l’ont m’ait dites : « tu es un profil atypique »! Pourquoi ? Car j’incarne le mouton à 299 pattes idéalisé que recherchent les recruteurs sur leurs offres d’emploi ? Et que du coup ça me rend difficile à cerner ? Bon ok, je fais l’aigri là. Plus sérieusement, je n’aime pas ce terme, c’est la mise en boîte de personnes qui ne sont pas dans la norme et surtout, la prise de position de l’entreprise de ne vouloir que des personnes restant bien dans leur case. Sauf que l’innovation tant vendue par beaucoup d’entreprises ne vient pas sans prise de risque, sans vision ou sans idées nouvelles. Je ne suis pas un profil atypique, et la plupart des gens comme moi non plus, je recherche juste autre chose qu’un « simple travail », qu’elle qu’en soit la forme que cela prendra.

Ma pyramide de Maslow professionnelle
La pyramide des besoins, la hiérarchie de ce qui nous incite à bouger, à rentrer dans l’action : la pyramide de Maslow.
Après plus de 6 ans à discuter avec des professionnels, en physique, en virtuel, j’ai réalisé avec évidence un formalisme des besoins professionnels assez communs entre toutes les personnes.
Voici une proposition de la mienne, qui a son importance dans mon processus de réflexion et dans la vision que j’ai de ma vie professionnelle : du besoin le plus complexe au besoin le plus simple à combler.
La stimulation intellectuelle
J'ai besoin d'être stimulé, de pouvoir utiliser toutes mes compétences et en développer de nouvelles, apporter ma pierre à l'édifice, former et être formé. En bref : faire travailler mon cerveau sur de nombreux sujets.
Le sentiment de liberté
La flexibilité sur les horaires, le lieu de travail et apporter de nouvelles méthodes de travail et de pédagogie
La prise de responsabilité
Avoir la responsabilité de sujets complexes et d'engager des personnes sur ces sujets là. Allier le management et les projets stimulants
Le sentiment d'être écouté
Que l'on me donne la possibilité de m'exprimer et d'apporter mon expertise sur de nouveaux sujets
Le salaire
Je ne vais pas mettre que de l'eau dans mes pâtes. Je considère que mon profil, que l'ensemble de mes compétences et tout ce que je sais faire vaut un prix bien clair.
L'offre et la demande
Je suis convaincu que tout n’est qu’offre et demande.
Si vous savez vous vendre en tant que représentant de la solution à un besoin en entreprise, il est possible de faire de belles choses.
Mais pour cela, cela demande une adaptation des deux côtés : du côté individu comme du côté entreprise et ça, j’ai mis du temps à l’accepter, bien que cela soit évident.
Nous avons tous et toutes des contraintes, des besoins et des envies, l’entreprise aussi. Il faut mettre le tout sur la balance des bénéfices et des coûts et faire le point !
C’est la base du marketing d’ailleurs.
Pour vous en sortir sur ce marché, il faut donc savoir se vendre en tant que solution à un problème, qu’importe les modalités : freelance, salariat, même combat.
Ma quête : la solution à tout ce marasme
Je n’ai pas une vision carriériste : je n’ai jamais eu comme objectif de rouler en BMW ou d’être rentier. Je ne veux pas créer « The Next Big Thing » non plus.
Je veux être heureux et honnêtement ? C’est ce qu’il y a de plus difficile à atteindre.
Comme beaucoup de gens de ma génération mais aussi des générations plus jeunes, le rapport au travail à changé…et le monde professionnel français peine à suivre le rythme.
Le décalage se creuse de plus en plus entre les attentes des individus et les attentes de l’entreprise et les gens croient à tord que le freelancing est LA solution.
Cependant, le freelancing ne répondra pas plus à un besoin que le salariat si le besoin n’est pas là en face.
Ce n’est pas un mystère si beaucoup de freelances visent…les freelances, créant régulièrement des situations loufoques à la limite du ponzi.
Alors comment s’en sortir ?
Naïvement, je suis obligé de dire ce que je pense : essayer des trucs, toujours dans la pertinence, avec transparence et sans se fermer d’éventuelles portes qui pourraient vous être intéressantes.
Le freelancing est un moyen pour moi aujourd’hui de vivre, mais je ne me ferme pas à créer une structure ni à retourner dans le salariat si une entreprise intéressante et à l’écoute se présente à moi.
Si vous qui lisez ça êtes recruteurs, sachez que c’est le cas de beaucoup de monde ce que je viens de dire, de plus en plus.
Transparence, pertinence et compréhension des besoins, c’est ce que j’essaie de mettre en place au quotidien, pour toujours être à l’affût de ce qui me plaira toujours plus dans mon travail.
Serais-je un jour à ma place dans ce monde professionnel ? Sûrement pas.
Mais j’ai trouvé des clients qui cherchaient des gens comme moi, multi-tâches, avec une vision du marché et de la réalité.
Alors sans nul doute que dans quelques années, le monde de l’entreprise deviendra plus ouvert…ou ne sera plus la norme du business.
Si vous souhaitez travailler avec moi, vous savez comment me parler désormais.